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INTERVIUW

LES ENJEUX POST-ELECTORAUX EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO 
 
QUESTIONS DE NOS CORRESPONDANTS 
 
Fally KAPINGA(fallykapinga@yahoo.fr):Que penses-tu de la troisième République sans Etienne TSHISEKEDI et son parti ( U.D.P.S) dans les institutions du pays ? 
 
Gaulthier TSHITENGE:Premièrement vous devriez mettre dans la tête que la RDC n’a pas seulement comme parti politique UDPS, et la classe politique congolaise n’a pas actuellement un leaders unique et un dans l’opposition. 
 
Politiquement la transition est enterrée depuis l’adoption de la constitution de la troisième République au référendum, l’organisation des élections et l’investiture du Chef de l’Etat. Ce qui veut dire que la RDC vit aujourd’hui la troisième République. Et, tant pis pour ceux qui n’ont pas voulu prendre part à cet événement. 
 
Sans E. TSHISEKEDI et son parti politique dans les institutions de la troisième République, il y a crainte et déception. 
 
Crainte, dans ce sens que, E. TSHISEKEDI spécialement UDPS était considéré avant les élections comme un parti politique crédible, auquel, la population congolaise l’attendait pour marquer le but légitime et final pour arracher le pouvoir politique aux mains des voleurs, brigands et criminels. Son absence au grand rendez-vous de l’histoire laisse présumer, pour les observateurs politiques averti, que le pays ne connaîtra pas un changement souhaitable et souhaité. Parce que jusqu’à la preuve du contraire les critiques pertinentes et crédibles au sujet de la gestion de la res publica en RDC venaient souvent de l’UDPS, à travers son leaders. Et son poids politique est ignorée par aucun homme politique. D’où, dans le cas d’espèce, il est difficile d’envisager un autre parti ou coalition politique qui peut constituer une opposition forte, soudée et crédible durant la troisième République. 
 
Deception, dans ce sens que, la stratégie politique de l’UDPS ne fut pas convaincante. Il y a une erreur grave commise par ce parti, qu’un jour, par honnêteté morale ou la droiture du cœur, certains dirigeants de ce parti finiront par l’avouer. L’UDPS nous semble pas, à notre humble avis, avoir mesuré les conséquences du NON et du OUI lors des opérations d’enrôlement et de l’identification des électeurs et des élections. 
 
Nous ne comprenons pas jusqu’à présent, comment un grand parti politique de trempe comme UDPS puisse refuser de participer aux opération d’enrôlement et d’identification des électeurs ( par NON) et accepter ( OUI )par après d’y participer sans au préalable s’assurer que les conditions posées au préalable que ces conditions ( justifiant le NON) seront effectivement et réellement respectées ? Pour nous, la politique de caméléon jouait par l’UDPS durant cette période, sans évaluer les conséquences, est une déception. C’est vraiment une erreur d’amateurs et non celle des professionnels. 
 
Robert KAYEMBE( robertk@yahoo.com):Que penses-tu de défis à relever par le Gouvernement de la troisième République ? 
 
Gaulthier TSHITENGE:Les défis à relever par le Gouvernement de la troisième République sont multiples. Certains sont constitués par les échecs de l’Accord Global et Inclusif et du Gouvernement de la transition, et, d’autres sont liés au cadre politique de la troisième République. Et vous-étés d’accord avec nous que l’unique objectif atteint durant la transition fut la partage du gâteau, parmi les objectifs tracés par le AGI. 
 
Ces enjeux sont : - l’unification de l’armée ; - la poursuite des crimes graves commis sur notre territoire durant les deux guerres meurtrières de 1996-1997 et 1998 jusqu’à nos jours ; - la réconciliation nationale ; - la sécurité et la restructuration des services de renseignement ; - la fonction publique ; - le redressement de l’économie ; - le pouvoir judiciaire ; - l’instauration de l’autorité de l’Etat sur toute l’étendu du territoire ; - l’impunité ; etc.  
 
Mains l’un de défi fondamental est celui de la capacité de notre Gouvernement de poursuivre les crimes de guerre, crimes contre l’humanité et crimes de génocide perpétrés sur notre territoire depuis 1996 jusqu’à nos jours. Et nous dirons avec grave conviction que ce défi constitue même le point de décollage de la RDC. Parce qu’il est impossible de concevoir une troisième République gouvernée par des criminels. 
 
Hermeline NGOMBA(hemenacongo@yahoo.fr): 
GBANDA Honoré parle de l’occupation du pays par les étrangers comme enjeux majeur pour la RDC, que penses-tu de son avis? 
 
Gaulthier TSHIETNGE:Oui, GBANDA a raison. Parce que on ne peut jamais construire un pays sous l’occupation. Delà nous dirons même qu’il n’y aura pas la paix, la liberté, le travail ou le progrès et la justice dans l’occupation. 
 
D’après notre vue, l’occupation de notre pays mérite un jugement objectif. Selon GBANDA l’occupation du Congo passe par l’occupation de hautes fonctions de l’Etat par les personnes possédant nationalité douteuse, dont il n’hésitait pas de citer l’actuelle Chef de l’Etat en fonction, AZARIAS RUBERWA, etc. Mais ceci ne constitue pas un enjeux fondamental pour la RDC, parce que, c’est nous même, congolais, qui avons crée cette occupation. Nous n’avons pas bien protégé nos institutions, nos constitutions, nos lois et notre Nation. C’est juste que nous subissons tout ce que nous connaissons aujourd’hui comme mal. La loi de la semailles et de la moisson ou de cause à effet telle qu’enseignée par Jésus ou Bouddha ne vous dit rein ! 
 
L’enjeux fondamental pour la RDC est la révolution mentale. Il faut changer radicalement l’être humain congolais. 
 
En effet, la question de l’occupation du Congo est actuellement mal abordée et analysée par nos compatriotes, emportés par un sentiment patriotique ou nationaliste déplacé. Si Joseph KABILA, RUBERWA et les autres ne sont pas congolais, il faut leur imposer un procès équitable et juste pour que le demandeur et le défendeur puissent établir leur preuve et contre preuve. 
 
C’est dans cette optique que nous aimerions toucher le rôle gravement délicat de nos services de renseignement qui sont en premier concernés ; pour protéger nos institutions, nos lois et la Nation. C’est à eux qu’il revient la tache de mener une guerre secrète de grande envergure pour sauver la RDC, au moment où elle a gravement besoin de leur aide. Delà, nous faisons appel à nos meilleurs agents, qu’ils soient dans le service ou pas, de participer à cette guerre. 
 
MAYOMBO Shalamaman:Que dites-vous de la liste du Gouvernement de la troisième République avec 60 ministres ? 
 
Gaulthier TSHITENGE:Cette liste est une première dans l’histoire politique de notre pays. Et, elle témoigne d’une immaturité politique criante de la classe politique congolaise, preuve du manque d’esprit patriotique et du sens civique de nos politiciens. Il y a des postes ministériels crées à tort et à travers, avec but de satisfaire les alliés ou soit disant la majorité pour la présidence, sans tenir compte du coup financier ou de la dépense que le Gouvernement impose à l’Etat, au moment où nos pères et mères fonctionnaire touchent un salaire maigre ! 
 
Au lieu de créer ou d’innover dans l’intérêt général, nos politiciens continuent à innover dans l’intérêt privé, dans les futilités. C’est vraiment dommage. Comment pouvons-nous envisager la gouvernance de la troisième République ? Est-ce que la coalition veut dire gonflement des postes ministériels ? Nous ne croyons absolument pas. 
 
Vicky MUYAYA ( radio sango malamu):Quelle solution trouves-tu meilleure pour régler la question des crimes commis sur notre territoire avant la création de la cour pénale internationale, vue comme un des enjeux post-électoraux en RDC ? 
 
Gaulthier TSHITENGE:Votre question est pertinente. Car c’est dans la dite question que se fonde la crédibilité du Gouvernement de la troisième République.  
 
Il y a certains juristes congolais qui préconisent la création d’un tribunal pénal international spécial pour la RDC , et d’autre par contre se focalisent sur la cour pénale internationale pour la régler la question. 
 
Pour nous, il est question ici de comprendre l’injustice qui règne dans la communauté internationale et la vie internationale, avant de faire un choix.  
 
Jusqu’à présent le tribunal pénal international pour le Rwanda n’a pas encore reconnu la théorie de l’unicité des faits au sujet de l’attentat contre l’avion du feu président rwandais HABYARIMANA, le génocide de 1994 et le génocide perpétré sur notre territoire contre le Hutu par les Forces Patriotiques Rwandaises (FPR) et l’Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo (AFDL) de 1996-1997. 
 
Mon analyse se fonde sur la théorie de l’économie procédurale. Avant de créer un autre tribunal pénal international spécial, il serait mieux et juste que le TPIR puisse reconnaître sa compétence pour poursuivre les auteurs des crimes cités ci-haut, d’où, il serait évident par après que l’ONU puisse créer un TPI/RDC pour poursuivre les crimes graves commis sur notre territoire depuis 1998 jusqu’à nos jours. 
 
La reine MWIMPE ( diaspora congolaise de Canada):Monsieur Gaulthier TSHITENGE es-tu politicien ? Et, crois-tu à l’opposition politique congolaise ? 
 
Gaulthier TSHITENGE:Je ne suis pas un homme politique, plutôt observateur politique. 
Avant de répondre à votre deuxième question, il est important de savoir de quelle opposition politique s’agit-elle ? Est-ce existe une opposition politique en RDC ? Nous ne croyons pas. Avant si, mais actuellement non. Peut être pour nos faire comprendre, il serait mieux de parler d’essai ou de tâtonnement de l’opposition politique en RDC. 
 
En effet, excepté ABAKO et MNC, à la veille de l’indépendance plusieurs parti politiques furent crées dans l’unique but d’assister à la table ronde de Bruxelles, sans assise ou base ou base politique fondée. L’immaturité était la caractéristique principale de toute la classe politique. Avec le coup d’Etat de MOBUTU de 1965 il fut interdit toute activité politique durant cette période de transition. Dans la deuxième République, c’est le régime de parti-unique qui sera instauré. D’où sans le courage patriotique de 13 parlementaires qui ont, par après, donné naissance à l’UDPS, nous ne pouvons parler de l’opposition politique au sens vrai du terme. 
 
Après le discours politique du 24 avril 1990 et à la veille de la Conférence Nationale Souveraine plusieurs partis politiques furent crées dans l’unique but d’assister à ce forum national sans base. Il va de même lors du Dialogue Inter-ccongolais. 
 
Aujourd’hui l’UDPS n’est pas dans l’opposition, au sens vrai du mot, parce qu’il avait jeté l’éponge lors des élections de 2006, mais il est difficile, pour nous, de croire ou de porter foi dans l’opposition politique congolaise. 
 
Casmir MBOLOKOTSO ( membre de l’UDCI: 
Que penses-tu du MLC et de son échec aux élections de 2006 ? 
 
Gaulthier TSHITENGE:Plusieurs observateurs du monde politique congolais et étrangers ont confirmé qu’avec J.P MBEMBA dans l’opposition spécialement le MLC, le Congo peut connaître une vraie opposition et un équilibre du pouvoir souhaité, tel que veut le constituant congolais de 2006.  
 
C’est faux et c’est vraiment regrettable de voir les soient disant spécialiste de la science politique congolaise soutenir de telles thèses infondées et vidées de sens. MLC est un parti qui est encore trop jeune avec des leaders qui n’ont pas encore acquis une expérience politique mur, à tel enseigne qu’un tel parti politique ne peut pas dans le contexte politique de la RDC s’en orgueilleux ou s’hasarder à dire qu’il incarne le changement ou le leaderships dans l’opposition. 
 
Le président KABILA est un stratège politique. Peut être les uns ne voient pas cela, et, les autres peuvent ignorer cela par mauvaise foi. Le MLC avait commis une erreur grave lors des élections, même si nous pouvons comprendre qu’il est encore trop jeune. Parce qu’en politique les erreurs peuvent être fatales et lourdes de conséquence. Le MLC n’avait pas pris en compte la réalité socio-politique qui prévaut dans la zone sud-ouest de notre pays. Il faut remarquer que le noyau dur de ce parti politique ne fut pas composé des congolais de l’est. Au contraire dans l’alliance pour la majorité présidentielle la représentativité des régions fut large et souhaitable pour conquérir le pouvoir. Nous croyons que c’est aspect est aussi fondamental pour ce qui est de l’échec de J.P MBEMBA lors des élections de 2006. 
 
Sylvain OMONDE ( société civile congolaise):Le PALU a-t-il trahi l’idéologie lumumbiste ou pas, vu sa coalition avec les étrangers pour conquérir le pouvoir ? 
 
Gaulthier TSHITENGE :Très cher compatriote OMONDE, avant de répondre à votre question, nous vous prions de faire preuve de haute maturité en évitant d’utiliser dans vos demandent des phrases offensantes. Si vous avez des preuves sur la qualité étrangère des personnes dont vous connaissez dans le Gouvernement de la troisième République, vaut mieux le faire tout de suite et nous allons vous soutenir. Mais soit objectif dans tes arguments pour convaincre et non dans les rumeurs. 
 
Le Parti Lumumbiste Unifié, comme tout autre parti politique, ne vise que la conquête du pouvoir. Et, vous-étés d’accord avec nous que PALU n’a pas conquérir le pouvoir par de voies illégales ou injustes, plutôt, par la voie démocratique. Bref, en se coalisant avec les autres pour former l’AMP, PALU à bien agit et son calcul politique était bon. Ceci est une règle dans la politique : lorsqu’un parti politique se sent incapable d’emporter seul les élections ou de conquérir le pouvoir politique, il peut recourir par le jeu des alliances pour y arriver.
 
19/05/2024  
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